Menu
Libération
Récit

Des Aigles noirs planent sur le processus de paix en Colombie

Article réservé aux abonnés
L’extrême droite et les milieux proches de l’ex-président Uribe sont suspectés après la découverte d’une cellule écoutant les discussions avec les Farc.
Des délégués des Farc, le 3 février à La Havane (Cuba), où ils négocient des accords de paix avec les autorités colombiennes. (Photo Yamil Lage. AFP)
publié le 17 février 2014 à 20h46
(mis à jour le 18 février 2014 à 10h22)

Le rez-de-chaussée était occupé par un petit restaurant ouvrier comme la capitale colombienne, Bogotá, en compte tant. Seule particularité : la cantine s'accompagnait d'une salle d'informatique, baptisée «communauté de hackers éthiques», qui officiait à l'étage. D'une éthique toute particulière : d'après des révélations de l'hebdomadaire Semana, le commerce Buggly Hacker servait de vitrine à l'armée pour intercepter illégalement les communications d'opposants et, surtout, celles des négociateurs du gouvernement dans le processus de paix avec la guérilla marxiste des Farc.

Le lieu avait attiré les soupçons de la justice, au point de provoquer une perquisition fin janvier. «Près de 20 personnes habillées en noir ont débarqué en posant vingt questions par minute», a témoigné un voisin du négoce. Les enquêteurs sont repartis avec une vingtaine de disques durs et auraient interrogé un sous-officier présent. SelonSemana, qui a dévoilé l'affaire la semaine dernière après un an d'enquête, l'officine avait été mise en place en septembre 2012, au lendemain de l'annonce de l'ouverture de négociations à Cuba avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

«Preuves». Des «forces obscures tentent de saboter le processus de paix», a réagi le président libéral, Juan Manuel Santos, au lendemain de la publication de l'affaire. En soirée, deux généraux responsables des services secrets de l'armée de te