Le rez-de-chaussée était occupé par un petit restaurant ouvrier comme la capitale colombienne, Bogotá, en compte tant. Seule particularité : la cantine s'accompagnait d'une salle d'informatique, baptisée «communauté de hackers éthiques», qui officiait à l'étage. D'une éthique toute particulière : d'après des révélations de l'hebdomadaire Semana, le commerce Buggly Hacker servait de vitrine à l'armée pour intercepter illégalement les communications d'opposants et, surtout, celles des négociateurs du gouvernement dans le processus de paix avec la guérilla marxiste des Farc.
Le lieu avait attiré les soupçons de la justice, au point de provoquer une perquisition fin janvier. «Près de 20 personnes habillées en noir ont débarqué en posant vingt questions par minute», a témoigné un voisin du négoce. Les enquêteurs sont repartis avec une vingtaine de disques durs et auraient interrogé un sous-officier présent. SelonSemana, qui a dévoilé l'affaire la semaine dernière après un an d'enquête, l'officine avait été mise en place en septembre 2012, au lendemain de l'annonce de l'ouverture de négociations à Cuba avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
«Preuves». Des «forces obscures tentent de saboter le processus de paix», a réagi le président libéral, Juan Manuel Santos, au lendemain de la publication de l'affaire. En soirée, deux généraux responsables des services secrets de l'armée de te