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Libération
Reportage

«Je n'ai pas pris les armes pour cette Bosnie-là»

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A Sarajevo, un «plénum des citoyens» se tient quotidiennement pour organiser la contestation contre la corruption et les bas-salaires. «Libération» a suivi les débats.
Pour ce manifestant, «la révolution est la seule solution». Le 11 février à Sarajevo. (Photo Dado Ruvic. Reuters)
publié le 17 février 2014 à 12h27

La jeune femme aux cheveux courts s'époumone dans son micro : «Je rappelle aux participants qu'ils s'inscrivent en leur nom propre dans les groupes de travail et qu'ils ne représentent qu'eux-mêmes. Nous ne sommes pas là pour qu'on nous manipule». Sous les applaudissements, chacun s'efforce de regagner le groupe qui l'intéresse. Les six groupes désignés brandissent des affichettes: groupe pour les médias, groupe pour la formulation des revendications… Les autres parleront de coopération, de logistique, etc. «La formation des revendications, c'est sérieux, reprend la jeune fille. Il nous faut des juristes. Quant à ceux qui ne veulent pas entrer dans un groupe, rendez-vous demain ici à 17h30. D'ici là, qu'ils profitent de leur dimanche et du beau temps.» Il faut dire que le temps s'est mis à l'unisson de ce printemps bosniaque: en cette mi-février, il fait presque 20 degrés et le soleil réchauffe les cœurs et les corps.

Les Sarajéviens qui protestent depuis onze jours contre la corruption, les bas salaires, et l’aggravation de leurs conditions de vie redécouvrent la pratique de la démocratie directe. A l’instar de ce qui s’est passé à Tuzla, la vieille ville industrielle en capilotade d’où est parti le mouvement social, un «plénum des citoyens» se tient depuis mercredi dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine. Ses réunions sont quotidiennes et ouvertes à tous.

Ce dimanche, quelque 50 personnes se sont inscrites dans