Ni attentats, ni combats entre milices, ni attaques contre des ministères ou des administrations. Alors que les ambassades avaient demandé à la plupart de leurs employés de quitter la Libye, le pays est resté calme hier, pour le troisième anniversaire de sa révolution. Mais, preuve des inquiétudes du gouvernement, aucune festivité n'avait été programmée. «La révolution du 17 février est un défi que doivent relever les Libyens […]. Il s'agit d'une aventure qui n'est pas simple, semée d'embûches et d'étapes qui nécessitent la volonté de tous pour être surmontées», a juste déclaré le Premier ministre, Ali Zeidan.
«Fédéralisme». Plus de deux ans après la mort de Kadhafi, la Libye ne parvient toujours pas à se reconstruire et reste soumise à la loi des milices. «Ce n'est pas un chaos général, mais une addition de chaos locaux qui obéissent à des logiques différentes. Il n'y a rien de comparable entre la montée du fédéralisme à l'est ou les conflits entre tribus arabes au sud ou encore les conflits à la frontière tunisienne de l'ouest liés aux trafics», explique William Lawrence, ex-diplomate américain à Tripoli et professeur à l'université George Washington.
A Tripoli, censé incarner le pouvoir central, les luttes sont avant tout politiques. Le Parlement a tenté durant plusieurs semaines d'imposer une prolongation de son mandat, achevé le 7 février, jusqu'en décembre. Mais les manifestations l'ont contraint à reculer. Dimanche