Une semaine après l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution tunisienne, lundi 10 février, le pays s'attaque au niqab. Vendredi, le ministère de l'Intérieur a annoncé un «contrôle renforcé» des femmes portant le voile intégral. «Cette mesure a été prise en raison des menaces terroristes enregistrées dans le pays et en raison du recours suspect au niqab […] pour se déguiser et fuir la justice», a expliqué le ministère, dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Les autorités appellent à la «compréhension de tous» afin «d'aider les unités sécuritaires à faire leur travail».
Cette annonce s'explique à la lumière d'événements récents. Le 10 février dernier, la police a arrêté un salafiste, membre d'un mouvement jihadiste, recherché depuis huit mois pour diverses violences. L'homme se dissimulait sous un voile intégral. Auparavant d'autres hommes ont été interpellés alors qu'ils usaient du même stratagème. Depuis 2011, la Tunisie est confrontée à l'essor de groupes jihadistes accusés, notamment, du meurtre de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi l'an dernier. Une vingtaine de militaires et de membres des forces de l'ordre ont aussi été tués