Demain, François Hollande présidera, avec Angela Merkel, un sommet franco-allemand qui abordera des sujets majeurs : la relance de l’Europe, la taxe sur les transactions financières ainsi que les objectifs climatiques et énergétiques dont l’Union doit se doter à l’horizon 2030. A bien des égards, nous considérons que ces thèmes sont liés.
Les enjeux sont majeurs. La facture énergétique de l’Europe vis-à-vis du reste du monde est gigantesque et ne cesse d’augmenter, pour atteindre près d’un milliard d’euros par jour. En France, 3,4 millions de ménages souffrent de précarité énergétique, et plus de 100 millions d’Européens en sont victimes. Nos infrastructures énergétiques arrivent en fin de vie et des investissements colossaux sont nécessaires. Partout, nous constatons les premières conséquences dramatiques du dérèglement climatiques. Notre futur dépend de nos choix énergétiques présents.
En adoptant le «paquet climat énergie» en 2008, l'UE prenait le leadership mondial dans ce domaine : elle s'engageait d'ici à 2020 à réduire d'au moins 20% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, à avoir 20% d'énergies renouvelables dans son «mix» énergétique et à diminuer de 20% sa consommation d'énergie. Six ans plus tard, notre volontarisme s'est émoussé et l'effondrement du marché des quotas de CO2 facilite le retour du charbon. Les mesures d'efficacité énergétique nous laissent à mi-chemin de l'objectif affiché ; les industries des renouvelables sont déstabili