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Libération
TRIBUNE

L’Occident, la Syrie et le paumé de Saint-Denis

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L'appel du jihaddossier
publié le 18 février 2014 à 17h06

Libé, jeudi dernier. Coup-de-poing à l'estomac. Un jeune Français, certes pas «de souche», préciseront les imbéciles, mais «originaire de Saint-Denis», comme il le dit lui-même, un jeune Français qui aimait faire la fête et aller en boîte, un jeune Français qui n'était pas chômeur mais gagnait 3 000 euros par mois, raconte comment il a «décidé de devenir terroriste aux yeux de la loi française».

Il l'a fait parce qu'il ne supportait plus «l'indifférence du monde» à l'égard du drame syrien et, un paragraphe après l'autre, c'est une empathie que je sens monter en moi. Me voilà en pleine contradiction avec moi-même.

Cet homme se dit devenu «jihadiste», pas exactement un choix que je puisse approuver, tout ce qui me répugne au contraire. Il admire désormais Ben Laden, l'illuminé qui rêvait de précipiter une guerre entre l'Islam et l'Occident, qui a fait tuer bien plus de musulmans encore que d'Occidentaux et qui a, tout à la fois, plongé les mondes arabes dans plus de malheurs encore et fait régresser comme jamais l'Etat de droit aux Etats-Unis. Cet homme est devenu tout ce que j'abhorre. Il ne comprend rien, ne sait rien, ignore visiblement que la France, son pays, a tout fait pour tenter d'aider l'insurrection syrienne. Pire encore, il a eu la criminelle irresponsabilité d'emmener avec lui, en Syrie, sa femme et ses deux petites filles de 8 et 6 ans. Je ne peux rien approuver chez lui mais au moins, avec toute son ânerie et s