Les Européens haussent le ton, inquiets du durcissement de la répression menée par le pouvoir ukrainien contre les manifestants de Kiev. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a brandi la menace de «sanctions personnelles» de l'UE contre «les responsables de décision qui conduisent à l'effusion de sang dans le centre de Kiev».
Sanctions. Mi-février, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Huit avaient exclu d'imposer des sanctions ciblées aux dirigeants ukrainiens, tout en affirmant être prêts à «réagir rapidement». La position de Steinmeier est d'autant plus ferme que Berlin s'était activé ces derniers jours à tisser les bases d'un compromis à Kiev, recevant en fin de semaine les deux chefs de file de l'opposition ukrainienne, Vitali Klitschko et Arseni Iatseniouk. Ces derniers avaient demandé à la chancelière, Angela Merkel, une aide financière et des sanctions contre l'entourage du président, Viktor Ianoukovitch.
Les autres capitales européennes ne sont pas en reste. Laurent Fabius a dénoncé l'«usage indiscriminé de la force», appelant les parties à la retenue et à la reprise du dialogue. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a pour sa part souligné que son pays va continuer à œuvrer pour un compromis, «car une guerre civile à petite ou grande échelle, ou un conflit rampant et permanent, ne sera sûrement pas dans l'intérêt de l'Ukraine, de la sécurité e