En publiant leur premier rapport lundi 17 février, les enquêteurs de la commission de l'ONU sur la Corée du Nord ont souhaité faire la lumière sur «un coin très sombre du monde». S'ils n'ont pas pu se rendre sur place, en raison du refus des autorités nord-coréennes, ils ont néanmoins recueilli les témoignages directs de plus de 80 témoins lors d'audiences publiques à Séoul, Tokyo, Londres et Washington. La commission a aussi mené plus de 240 entretiens confidentiels avec des victimes et témoins des atrocités commises par Pyongyang. Leur conclusion est sans équivoque : «La commission a établi que des violations systématiques, étendues et grossières des droits de l'Homme ont été et sont commises par la République populaire démocratique de Corée, et dans de nombreux cas, ces violations constituent des crimes contre l'humanité».
Amnesty International a publié dans le même temps le témoignage de quatre témoins qui ont fui la Corée du Nord. Ancien gardien de camp, prisonnier, ou simple citoyen, ils racontent l’horreur qu’ils ont vécue pendant des années. Leurs témoignages ont été utilisés par la commission d’enquête de l’ONU pour établir son rapport.
«Ma famille a été forcée de venir dans le camp avec moi»
«Il n'y a pas de mot pour décrire ce lieu, se souvient Kim Jong-sun, qui a passé neuf ans dans le camp de Yodok, où elle a perdu toute sa famille. Vous travaillez du lever du soleil jusqu'à la fin du