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Libération

Kiev dans le sang, l’opposition résiste

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Euromaidan, le camp contestataire qui a subi les violents assauts des forces de l’ordre faisant 26 morts mardi, tentait hier de se réorganiser. L’ouest de l’Ukraine se soulève.
Les forces de l'ordre sur la place de l'Indépendance, mercredi. (Photo Viktor Gurniak. Reuters)
publié le 19 février 2014 à 21h26

Le pas assuré, un sourire discret aux lèvres, Alla remonte prestement l'avenue Kreshatyk, l'artère principale de Kiev. En fin d'après-midi, hier, Elle sort juste de son travail et porte à bout de bras deux gros sacs de vêtements et de nourriture, en direction des colonnes de fumée qui s'élèvent de Maidan Nezalezhnosti, la place de l'Indépendance. «Oui, la police peut charger à n'importe quel moment, et alors… Je suis sûr qu'ils vont le faire et que le campement sera violemment détruit dans les prochaines heures. Mais pour l'instant, nos gars ont besoin de tout ça», explique-t-elle. L'avenue Kreshatyk est encombrée de personnes apportant des denrées de première nécessité, des couvertures et des vêtements à l'Euromaidan.

Après trois mois d'occupation par des milliers de protestataires antigouvernement, une grande partie de ce «village» construit sur la place de l'Indépendance est partie en fumée. «Nous nous sommes battus sur la place Institutska, ils nous ont refoulés. Et mardi soir, ils sont descendus sur Maidan. Je dois avouer que je pensais notre système de barricades plus résistant. Mais là, tout est parti», soupire Vladimir, 67 ans, un large pansement sur la tête. Hier soir, le bilan des victimes s'élevait à 26 morts, dont 10 policiers, et plusieurs centaines de blessés. Dans les assauts, le campement a perdu des dizaines de tentes, de l'équipement précieux et son quartier général, installé dans la Maison des syndicats depuis le 1er décembre.