Après trois mois de tergiversations, les Européens semblent enfin décidés à augmenter la pression sur Kiev. Mais il ne s'agit encore que de menaces de sanctions qui devraient épargner le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, pourtant désigné comme le principal responsable des violences, afin de ne pas couper les ponts avec Kiev. «Ceux qui ont commis ces actes de violence, ceux qui se préparent à en commettre d'autres doivent savoir qu'ils seront sanctionnés», a déclaré hier François Hollande au cours d'une conférence de presse avec Angela Merkel à l'issue d'un Conseil des ministres franco-allemand. Dans ce tournant, encore au niveau des déclarations d'intention, Berlin a joué un rôle essentiel (lire ci-contre) après des années de politique pour le moins complaisante vis-à-vis du Kremlin. Mais même déçue par l'attitude de Vladimir Poutine et consciente de la nouvelle donne, la diplomatie allemande ne veut pas créer l'irréparable. Un point de vue que partagent d'autres capitales des Vingt-Huit dont les ministres des Affaires étrangères se réunissent aujourd'hui à Bruxelles.
«Il n'y a pas d'unanimité car plusieurs pays voisins de l'Ukraine ne souhaitent pas s'avancer dans la voie des sanctions», a reconnu le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, favorable à de telles mesures. En revanche, des pays du Sud comme l'Espagne, l'Italie mais aussi la Bulgarie, la Grèce et Chypre, ces derniers traditionnellement proches de Moscou, freinent. Or, l'u