Emprisonné au Cameroun depuis 1997 pour des détournements de fonds qu'il a toujours niés, le Français Michel Thierry Atangana va être libéré «aujourd'hui ou demain», à la faveur d'un décret signé mardi par le président Paul Biya. Si le texte n'a rien de nominatif et que le nom d'Atangana n'y apparaît pas, ses avocats ont déjà fait part de leur satisfaction, à l'image de Dominique Tricaud, qui assure que la décision concerne bel et bien Michel Thierry Atangana et Titus Edzoa, l'ancien secrétaire général de la présidence du Cameroun et principal opposant du président. «Il y a tout un habillage autour de ce décret, explique-t-il, mais c'est bien Atangana que l'on libère à travers ce texte».
Selon lui, la libération de l'un des plus anciens prisonniers français à l'étranger est avant tout la conséquence des pressions internationales qui ont pesé ces derniers jours sur les autorités camerounaises. L'avocat s'en tient notamment à un rapport du groupe de travail de l'ONU sur la détention, publié début février, qui soulignait le caractère arbitraire de l'emprisonnement d'Atangana, et réclamait sa «libération immédiate». Les Nations unies préconisaient aussi que le gouvernement camerounais verse «une indemnisation réparatoire des préjudices causés». «Toutes les instances judiciaires intervenues dans (sa) très longue privation de liberté» ont «manqué d'impartialité» et «il a été jugé deux fois pour les mêmes faits», relevai