Le pouvoir ukrainien a fait le choix de la répression avec le soutien de Moscou. Retour sur les raisons de ce tournant.
Pourquoi le président Ianoukovitch a-t-il choisi l’épreuve de force ?
Les violences qui ont éclaté à Kiev mardi matin «ont été planifiées», ne doute pas le politologue ukrainien Vladimir Fesenko. Le pouvoir ne cherchait plus qu'un prétexte pour prendre d'assaut les barricades et déloger les manifestants du centre de Kiev. «Depuis des semaines, Ianoukovitch tergiverse, mais Moscou aurait fini par envoyer un message d'impatience, sommant les autorités ukrainiennes à agir et mettre un terme au Maidan», ne doute pas Fesenko. C'est pourquoi, même après avoir réussi à contenir les désordres de la matinée, le Berkut (forces anti-émeutes) a reçu l'ordre de marcher sur la place de l'Indépendance. «L'exacerbation de la violence, après plusieurs semaines d'accalmie, prouve, une fois de plus, que le pouvoir ukrainien n'a jamais vraiment eu l'intention d'aller au compromis», analyse, de son côté, Dmytro Ostroushko, directeur des programmes internationaux de l'Institut Gorshenin à Kiev. Depuis le début de la contestation, le pouvoir n'a jamais saisi l'occasion d'aller véritablement au dialogue. Au contraire : des assauts contre des manifestants pacifiques aux lois liberticides, il semblait que le gouvernement s'efforçait de mettre de l'huile dans le feu. L'objectif étant de couper définitivement l'Ukraine de