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Libération

Caricatures du prophète : le Tunisien gracié reste en prison

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Jabeur Mejri, condamné à sept ans et demi de prison pour avoir diffusé des caricatures jugées blasphématoires, avait été gracié mercredi par Moncef Marzouki. Il reste malgré tout derrière les barreaux pour une affaire de détournements de fonds.
Le président tunisien Moncef Marzouki, le 7 février 2014 à Tunis. (Photo Fethi Belaid. AFP)
par AFP
publié le 20 février 2014 à 12h02

Le jeune Tunisien Jabeur Mejri, condamné à sept ans et demi de prison pour la diffusion de dessins jugés blasphématoires en 2012 et gracié par la présidence de la République, reste emprisonné en raison de poursuites pour «détournement de fonds», a indiqué jeudi son avocat. «J'ai contacté le juge d'instruction du tribunal de Mahdia qui m'a confirmé l'existence d'une affaire de détournement de fonds lorsque Jabeur travaillait à la SNCFT (chemins de fers tunisiens, ndlr). A la suite de son instruction, un mandat de dépôt a été émis le 9 janvier 2014», a indiqué à l'AFP Me Ahmed Mselmi.

Si le mandat de dépôt, qui ordonne le placement en détention provisoire d'un justiciable, n'a été émis que cette année, l'affaire elle-même remonte à «bien avant l'emprisonnement de Jabeur» en mars 2012 après sa condamnation pour avoir diffusé notamment sur internet des caricatures du prophète, a expliqué l'avocat. Jabeur Mejri, aujourd'hui âgé de 29 ans, était au chômage lorsque l'affaire des caricatures a éclaté début 2012, mais précédemment ce diplômé d'anglais travaillait à temps partiel au guichet de la gare de Mahdia, ville située à 150 km au sud de Tunis. Ni Me Mselmi, ni la famille de Jabeur Mejri, pas plus que son comité de soutien ou la présidence tunisienne n'avaient été informés de l'existence de cette affaire.

La présidence a ainsi annoncé mercredi que le chef de l'Etat Moncef Marzouki avait accordé une grâce à Jabeur Mejri, mais qu'elle avait été par la suit