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«Ces morts étaient tellement jeunes»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Malgré la présence de trois ministres européens, le régime a accentué la répression hier, autorisant les forces de l’ordre à tirer à balles réelles sur les protestataires. Au moins 60 manifestants et 3 policiers ont été tués.
Des contestataires jeudi à Kiev. (Photo Bulent KIlic. AFP)
publié le 20 février 2014 à 21h46

«Ça va, ça va. Enfin, vous savez, avec le choc, c'est difficile de dire. Tant que je reste vivante…»Maryna Bez, jeune responsable de communication dans une ONG internationale porte un tee-shirt blanc arborant une large croix rouge. A l'extérieur de l'hôtel Ukraina, elle et d'autres font de leur mieux pour aider l'équipe médicale installée dans le hall de l'hôtel quatre étoiles. Là, depuis tôt le matin, entre bar et réception, des dizaines de blessés sont soignés et plusieurs corps de manifestants ont été alignés sur le sol. «Je ne comprends même pas ce qu'il se passe. Mais il faut aller jusqu'au bout, chacun doit faire ce qu'il peut. Nous n'avons plus le choix», soupire-t-elle.

En contrebas, sur Maidan Nezalezhnosti, la place de l’Indépendance, les protestataires antigouvernementaux se sont élancés à l’assaut des forces de l’ordre dès 7 h 30 du matin. Dans un élan désespéré, ils ont réussi à repousser les policiers sur les positions qu’ils occupaient trois jours auparavant, dans la rue Institutska. La maison de l’Ukraine et la rue Hrushevskoho avoisinantes, qui avaient été conquises mardi par les policiers, ont aussi été reprises. Un assaut mené avec les traditionnelles armes des contestataires : cocktail Molotov, bombes assourdissantes, pavés, pétards, feux d’artifices et quelques pistolets et fusils, aperçus çà et là.

Ravages. De l'autre côté, les policiers ont reçu un surcroît d'équipement pendant la nuit, notamment de