«La population des camps de prisonniers politiques nord-coréens est graduellement éliminée par des privations délibérées de nourriture, le travail forcé, les exécutions, la torture, la violence sexuelle, l'infanticide […], cela ressemble aux horreurs des camps établis par les Etats totalitaires au XXe siècle.» Les Nations unies ont rendu public, cette semaine à New York, un épais rapport d'enquête dont la lecture est éprouvante, en particulier ce chapitre consacré au goulag du régime communiste. Ce texte basé, sur quantité de témoignages, évoque «les atrocités sans parallèle dans le monde contemporain» perpétrées actuellement, et depuis plusieurs décennies déjà, par le pouvoir nord-coréen sur sa propre population. De ce fait, les dirigeants de la République populaire démocratique de Corée (DPRK, la Corée du Nord), dont le «leader suprême», Kim Jong-un, pourraient être passibles de «crimes contre l'humanité» devant la Cour pénale internationale (CPI), souligne le directeur de la commission onusienne chargée du rapport, le juge australien Michael Kirby.
«Religieux». La plupart des atrocités - certaines qualifiées d'«innommables» par le rapport - ont de longue date déjà été énoncées par les organisations de défense des droits de l'homme internationales. La grande différence est que, cette fois-ci, elles sont qualifiées de «crimes contre l'humanité» par un organisme habilité à le faire.