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Libération

En Egypte, retour de flamme pour Al-Jezira

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Trois journalistes de la chaîne sont poursuivis pour collaboration avec un «groupe terroriste».
Les locaux de la chaîne Al-Jezira à Doha. (Photo Karim Jaafar. AFP)
publié le 20 février 2014 à 20h56

Depuis la cage grillagée, l'Australien Peter Greste adresse un signe de la main à son frère, visiblement tendu. Ce reporter chevronné, habituellement basé au Kenya, porte la tenue blanche des prisonniers. A ses côtés, ses collègues d'Al-Jezira English, l'Egypto-Canadien Mohamed Fahmy, chef du bureau du Caire, et l'Egyptien Baher Mohamed. Cinq autres détenus sont présents dans le box. Au moins deux sont des étudiants, accusés d'avoir transmis des images à la chaîne qatarie. «Nous avons été arrêtés à un barrage puis attachés trois jours, battus et électrocutés», affirme Souhayer Saad.

Insectes. Au total, 20 personnes, dont 8 incarcérées, sont mises en cause. 16 Egyptiens, accusés d'«appartenance à une organisation terroriste» et «d'atteinte à l'unité nationale», et 4 étrangers, pour collaboration avec ce «groupe terroriste» en lui fournissant argent, équipement et informations.

Arrêtés le 29 décembre, les trois journalistes ont été détenus des semaines dans des conditions difficiles. Isolement, cellules infectées d'insectes… Début février, ils ont été transférés dans le quartier VIP de la prison de Tora, dans le sud du Caire, où s'est ouvert le procès. «Maintenant, nos conditions de détention sont correctes, dit Mohamed Fahmy. Mais psychologiquement, c'est insupportable. Vingt-trois heures par jour dans une cellule, sans liv