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Portrait

Ianoukovitch, voyou devenu président

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Pour le chef d’Etat au passé trouble, rien n’est plus important que son pouvoir, sa fortune et son clan.
Viktor Ianoukovitch à Kiev le 19 décembre. (Photo handout. Reuters)
publié le 20 février 2014 à 21h46

Viktor Ianoukovitch est un homme qui dit une chose et en fait une autre. C’est bien ce que les Ukrainiens qui réclament son départ depuis trois mois lui reprochent. Il leur avait fait croire qu’il engagerait son pays vers l’Europe, et il avait menti. Aujourd’hui, il se dit prêt à arrêter l’offensive des forces de l’ordre contre l’opposition, mais ses snipers continuent de tirer sur les manifestants. A ses yeux, son pouvoir, son clan et sa fortune valent manifestement davantage que quelques vies humaines.

Yacht-club. Viktor Ianoukovitch est également un homme qui lâche rarement prise. Quand les manifestations contre son refus de signer un accord d'association avec l'Union européenne ont commencé sur la place de l'Indépendance, l'homme est resté discret. Il n'a pratiquement plus quitté sa résidence, une propriété de 137 hectares située à une quarantaine de kilomètres au nord de Kiev, sur les bords du Dniepr, qui abriterait, d'après les médias ukrainiens, un palais de cinq étages, une maison d'invités de trois étages, un golf, un yacht-club, un champ de course et une piste d'atterrissage pour hélicoptère. Puis il a fait plusieurs voyages à l'étranger, rapportant de Chine, le 5 décembre, une promesse d'investissements de 8 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros) et de Russie, le 17 décembre, la somme de 15 milliards, une aide assortie d'une baisse du prix du gaz. Assez pour ancrer en lui l'idée qu'il pourra tenir un an et financer, y com