Retenue prisonnière par la police chinoise dans son appartement de Pékin depuis trois ans et demi, l’épouse du prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, Liu Xia, a été hospitalisée lundi pour raisons de santé, vient d’annoncer un ami de sa famille. Peintre et photographe âgée de 52 ans, Liu Xia souffre de graves problèmes cardiaques, et très probablement de dépression nerveuse. Elle avait demandé à être autorisée à quitter la Chine pour être hospitalisée à l’étranger, mais la police a repoussé sa requête.

Conduite dans un premier hôpital de la capitale, elle a été transférée au bout d'un jour, sans explication, vers un autre établissement de soins. Des hommes en civil gardent jour et nuit sa chambre et les couloirs de l'hôpital. La famille de la patiente s'est vu ordonner par la police de ne rien divulguer sur son état de santé. Celui-ci s'est aggravé «en raison de sa longue détention à domicile», pense un de ses amis, Ye Du, un écrivain. Un autre ami, Ma Shaofeng, affirme que la peintre a subi récemment une attaque cardiaque.

La captivité de Liu Xia, qui n’a jamais été inculpée du moindre crime ou délit, est illégale au regard de la loi chinoise. Cette punition lui a été infligée par les autorités en représailles à l’octroi, en 2010, du prix Nobel de la Paix à son mari, Liu Xiaobo, qui purge depuis 2009 une peine de 11 ans de prison pour «incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat». Pékin lui reproche d’avoir signé la «Charte 08», une pétition qui demandait la démocrati