Depuis le début de la crise, Moscou insiste officiellement sur sa neutralité, tout en rappelant à tout bout de champ les liens étroits entre les peuples «frères» russes et ukrainiens, et en accusant l'Occident d'être responsable de la déstabilisation du pays.
«Intimidation». Les rares, tardives et vraisemblablement impuissantes mesures prises par l'Occident sont interprétées par la Russie comme une tentative d'ingérence dans les affaires ukrainiennes (lire ci-dessus). Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a évoqué une «tentative d'intimidation». Et«l'exigence d'organiser des élections anticipées a pour objectif d'imposer à Kiev le choix en faveur des liens avec l'UE», a déclaré Lavrov, en visite officielle à Bagdad. Pour Moscou, des sanctions ne feront qu'exacerber le conflit entre l'opposition et le pouvoir.
«Le discours de Lavrov est pourtant plus modéré que d'habitude, les accusations contre l'Occident ne sont pas aussi acerbes et péremptoires, car la Russie comprend aussi qu'elle ne peut pas soutenir indéfiniment un Ianoukovitch qui perd totalement le contrôle du pays», remarque la politologue Maria Lipman, du Centre Carnegie.
Toutefois, «même si elle n'a pas de plan d'action clair et prédéfini, la Russie ne lâchera pas le président ukrainien dans l'impasse actuelle, et le soutiendra quelle que soit l'attitude de l'UE», assure Fiodor Loukianov, rédacteur en chef