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Dalaï-lama : Pékin veut faire payer Washington

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La visite du chef spirituel tibétain à la Maison Blanche a irrité la Chine.
Le Dalai-Lama à Washington, le 20 février 2014. (Photo Gary Cameron. Reuters)
publié le 21 février 2014 à 20h36

Le gouvernement chinois, qui suit avec une attention crispée le moindre déplacement du dalaï-lama - qualifié de «loup recouvert d'une peau de mouton» - s'est déclaré irrité par la rencontre, vendredi, entre le chef spirituel du Tibet et le président américain. Selon Pékin, les relations sino-américaines se trouveront «gravement affectées» par cette poignée de main tendue à ce «séparatiste antichinois».

L'entrevue, qui s'est déroulée à la Maison Blanche, est la troisième accordée au dalaï-lama par Barack Obama depuis son élection en 2008. «Nous ne soutenons pas l'indépendance du Tibet, a prudemment souligné Washington, mais nous nous inquiétons des tensions persistantes et de la détérioration de la situation des droits de l'homme dans les régions tibétaines du pays.» Alors que 127 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre la politique d'assimilation depuis 2009, la Maison Blanche dit préconiser «un redémarrage du dialogue entre le gouvernement chinois et le dalaï-lama, en vue de réduire les tensions».

Révolte. Malgré sa fuite en Inde en 1959, le dalaï-lama est singulièrement demeuré le leader incontesté des 7 millions de Tibétains. Il s'est rendu dans plus de 60 pays, où il a la plupart du temps été accueilli par des chefs d'Etat sans déclencher de réactions démesurées du pouvoir communiste. Le grand lama avait ainsi été invité à dîner à l'Elysée par Jacques Chirac en 19