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Libération

Avec son voisin, la Russie feint la distance

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le Kremlin persiste à dire qu’il n’interviendra pas dans les affaires internes ukrainiennes et accuse les Occidentaux d’avoir soufflé sur les braises.
publié le 23 février 2014 à 21h46

Vladimir Poutine n'a-t-il vraiment rien à dire alors que son grand projet d'Eurasie semble remis en question par la dissidence ukrainienne ? Ou, comme un joueur d'échecs, prépare-t-il le coup suivant ? La Russie feint le détachement. C'est pourtant le renoncement (report ?) ukrainien à l'accord d'association avec l'Union européenne, décision que Poutine soutenait en coulisses, qui a fait naître le mouvement de contestation à Kiev. «Le président russe n'a jamais donné et ne donne pas de conseil à son homologue ukrainien sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire, et n'a pas l'intention d'en donner à l'avenir», répète le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La diplomatie russe reste officiellement fidèle à sa ligne : l'ingérence étrangère n'a pas sa place dans un pays où le pouvoir a été légitimement élu.

Le responsable de tous les maux, c'est l'interventionnisme occidental, et son «soutien indécent» aux manifestants de la place de l'Indépendance à Kiev. «Je ne peux imaginer comment nos partenaires européens réagiraient si, au plus fort d'une crise dans un pays comme la Grèce ou Chypre, notre ministre des Affaires étrangères participait à un rassemblement antieuropéen et commençait à donner des conseils», avait sèchement déclaré Vladimir Poutine lors du dernier sommet UE-Russie. Un raisonnement qui confirme, si nécessaire, la volonté russe de maintenir son influence historique dans ce «pays frère». Lorsque le mouvement de contestation a viré à l'insur