La crise ukrainienne n’est pas finie. On ne peut que se féliciter du départ du président Ianoukovitch, autocrate brutal et corrompu. Or l’Ukraine reste un Etat en faillite, en mal d’unité et d’identité. Ce vieux pays, mais cette toute jeune nation, indépendante depuis moins d’une décennie, cherche toujours un équilibre entre la Russie et l’Europe. Aujourd’hui, cette dernière, qui s’est engagée tardivement aux côtés des Ukrainiens se réclamant de ses valeurs, va devoir accompagner ce pays vers une démocratie pérenne et viable. L’opposition qui a pris le pouvoir à Kiev a promis des élections dès le mois de mai, mais rien ne garantit que les nouveaux maîtres du pays, y compris l’héroïne Ioulia Timochenko, ne retombent pas dans les errements passés. L’économie ukrainienne est tenue par des oligarques, véritables parrains du pays, pour qui les politiques ne sont que des obligés et des clients à leur solde. L’Ukraine, qui est en cessation de paiement, doit réformer profondément son système politique, économique et financier qui enrichit une clique et appauvrit tout un peuple. L’opposition qui, dans le passé, n’a pas fait mieux que Ianoukovitch peut-elle accepter ses règles de bonne gouvernance ? La Russie demeure en embuscade. Vladimir Poutine, en échange d’une sujétion politique, avait proposé son aide et son gaz afin de faire de l’Ukraine un vassal protégeant les frontières occidentales de la Russie. Il s’appuie sur une population à l’Est largement russophone. Les vainqueurs d’a
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