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Libération

La révolution au palais

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Ebahis et respectueux, les Ukrainiens ont visité ce week-end l’immense propriété de Ianoukovitch, source de fantasmes pendant quatre ans.
publié le 23 février 2014 à 21h46

«Ne marchez pas sur les pelouses ! Il ne faut pas abîmer les lieux !» Une mère de famille rappelle à l'ordre des journalistes étrangers qui marchent en dehors des allées du parc de la résidence de Mezhyhirya. Depuis 2010 et l'arrivée au pouvoir de Viktor Ianoukovitch, la propriété privée de l'ancien président avait symbolisé tous les abus, détournements de biens publics et corruption dont le régime avait été accusé.

«Autre monde». Samedi, le parc a été ouvert pour la première fois au public. Ianoukovitch a fui la capitale dans la nuit de vendredi à samedi. Depuis, aucun policier n'est visible dans le centre de Kiev, et tous les employés et membres des forces de sécurité de la résidence ont abandonné les lieux. «Les gens sont venus prendre le contrôle, voir la résidence du Président, se rendre compte de la corruption en Ukraine, voir par eux-mêmes ce qu'il a fait», résume Dmitro, un citoyen parmi les milliers qui ont fait le déplacement. «Personne ne pouvait imaginer tout ça», soupire-t-il.

L'intérieur du luxueux manoir et des autres bâtiments du site est resté interdit d'accès au public, protégé par les groupes d'autodéfense de l'Euromaidan, le mouvement de protestataires antigouvernementaux. «Il faut protéger tout cela, pour en faire un exemple, explique Maria, une étudiante qui contemple, ébahie, l'opulence de la résidence de 135 hectares. Je voudrais que l'on en fasse un centre de santé pour les e