C'est un mythe vivant qui est apparu samedi sous la forme d'un homme ordinaire, à l'allure insignifiante et l'air hébété, traîné par deux militaires qui le maintiennent tête baissée et le poussent dans l'hélicoptère qui l'emmène droit en prison. Le mythe a piètre figure : Joaquín «El Chapo» Guzmán, réputé intouchable, est tombé. Le leader du cartel de Sinaloa, baron de la drogue le plus recherché par le Mexique et les Etats-Unis, a été capturé samedi matin à Mazatlán, sur la côte Pacifique (nord-ouest). L'arrestation, sans violence, vient couronner une opération entamée par les forces de sécurité mexicaines il y a cinq semaines, même si la traque du «Pablo Escobar mexicain» dure, elle, depuis treize ans. L'homme de 56 ans, en cavale, a été surpris toutes valises ouvertes, dans un appartement bas de gamme de la station balnéaire. El Chapo («le petit»), dont le pouvoir est inversement proportionnel au surnom dont il est affublé, a défié l'Etat mexicain en passant constamment entre les mailles du filet. A partir de 2001, il a pris les rênes du cartel de Sinaloa et bâti un empire criminel sans égal qui l'a mené sur la liste des hommes les plus riches du monde dressée par la revue américaine Forbes. Son organisation, qui a progressivement écrasé les cartels rivaux, contrôle près de la moitié du narcotrafic au Mexique, qu'il s'agisse du cannabis ou des drogues synthétiques, de la cocaïne en provenance d'Amérique du Sud ou de l'héroïne asiatique.
Récit
Mexique : fin de cavale pour le gros bonnet «El Chapo»
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Joaquim «El Chapo» Guzman, le 10 juillet 1993 à la prison de La Palma, au Mexique. (Photo AFP)
publié le 23 février 2014 à 20h56
(mis à jour le 24 février 2014 à 10h31)
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