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Ukraine : «Tout commence maintenant»

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Grisés par la destitution du président ukrainien ce week-end, les manifestants de Maidan entendent rester mobilisés.
A Kiev, le 22 février. (Photo AFP)
publié le 23 février 2014 à 21h46

«Maintenant, je vois le cauchemar, le climat de tension dans lequel vous vivez chaque minute. Vous êtes des héros !» Samedi, sur l'estrade géante de Maidan Nezalezhnosti, la place de l'Indépendance à Kiev, le cordon de sécurité autour de Ioulia Timochenko se détend. Lors de son premier discours en tant que femme libre, après trente mois de captivité dans une prison de Kharkov, deuxième ville d'Ukraine, des agitateurs devant la scène l'ont forcée à s'interrompre. «Où sont les "titouchki" ?» vocifèrent les proches de l'ex-égérie de «la révolution orange», en employant le terme utilisé pour désigner les voyous payés par l'ancien gouvernement pour perturber des manifestations pacifiques. «Saisissez-les, emmenez-les !» ordonnent-ils sous les applaudissements enragés de dizaines de milliers de personnes.

L'incident vient rappeler que la situation est encore loin d'être apaisée. Quand elle reprend la parole, des sanglots dans la voix, vieillie, rapetissée dans son fauteuil roulant, Ioulia Timochenko rend un ultime hommage aux protestataires : «Vous avez initié un nouveau mouvement dans le monde ! Après vous, d'autres peuples se lèveront contre des régimes autoritaires et dictatoriaux. Gloire à l'Ukraine !» C'est une foule hébétée qui lui répond d'un puissant «gloire à ses héros !»

Hagard. Dans le centre de Kiev, déserté de tout policier depuis vingt-quatre heures, personne n'arrive encore à croire que