Plus que jamais, l'Ukraine illustre le nouveau «leading from behind» américain. L'administration de Barack Obama a bien sûr suivi la révolution de très près, mais «de l'arrière», laissant les Ukrainiens et l'Union européenne y jouer les premiers rôles. La raison est double : ne pas provoquer la Russie plus que nécessaire, pour préserver sa coopération sur l'Iran ou la Syrie, et ne pas laisser croire non plus que les Etats-Unis vont payer afin de remettre l'Ukraine sur pied.
«L'administration Obama s'en est très bien sortie tactiquement, observe l'ancien ambassadeur américain Matthew Bryza, spécialiste de la Russie et du monde post-soviétique. De l'arrière, elle a discrètement encouragé les parties prenantes à limiter l'escalade de violences. Stratégiquement, en revanche, l'administration américaine a échoué à faire passer le message que l'avenir de l'Ukraine est bien en Europe. L'administration Obama affirme qu'il n'y a pas, en Ukraine, de compétition stratégique avec la Russie. Mais c'est faux ! Chercher à apaiser la Russie ne peut pas être un objectif, cela n'a jamais marché.»
«Coopération».Washington se garde bien aussi de ressortir l'offre d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan : seules quelques têtes brûlées tel le républicain John R. Bolton l'évoquent aujourd'hui. A la lueur des derniers événements de Kiev, l'impératif des Etats-Unis est à nouveau de soigner la «coopération» avec la Russie de Vladimi