Menu
Libération

Aux Pays-Bas, les opposants à la fourrure taillent leur costard annuel

Article réservé aux abonnés
publié le 24 février 2014 à 20h16

Chaque année, le prix Dom Bontje est décerné aux Pays-Bas. Un jeu de mots qui pourrait se traduire par «fourrure bête», et qui s’inspire de l’expression «Domme Blondje», «stupide petite blonde». L’an dernier, c’est la reine Maxima qui avait écopé de l’embarrassante palme, pour ses manteaux de prix. Depuis, ses visons restent au placard… Cette année, c’est au tour du cé-lèbre duo de stylistes Viktor & Rolf d’être épinglé. La raison ? La présence de renard, de vison et de raton laveur dans leurs collections hiver. Les peaux viennent certes d’élevages scandinaves, explique l’association Bont voor Dieren («la fourrure pour les animaux») qui organise le prix. Mais les animaux y sont tués par électrocution anale. Ce qui révulse une partie de l’opinion aux Pays-Bas.

Pas moins de 40 000 personnes ont voté dans le cadre du prix Dom Bontje, s'exprimant à 40% contre Viktor & Rolf - qui se sont bien gardés de répliquer, pour ne pas ternir encore plus leur image. Nicole van Gemert, de l'association Bont voor Dieren, estime «honteux pour des designers néerlandais de continuer à utiliser de la fourrure, alors que celle-ci est interdite à la production aux Pays-Bas». Les élevages de renards et de chinchillas sont en effet interdits depuis 2008. Une nouvelle loi, adoptée fin 2012, prévoit d'en finir avec les élevages de vison en 2024. Le temps pour les éleveurs de se reconvertir, après avoir touché les compensations prévues par la loi. En attendant, les Pays-Bas restent tout de même