Menu
Libération
Récit

Dans les rues du Venezuela, l’opposition ne recule pas

Article réservé aux abonnés
Malgré les morts dans leurs rangs, les arrestations menées par les autorités et l’hostilité des chavistes, les manifestations continuent.
publié le 25 février 2014 à 20h46

Ils sortent des poubelles, des pneus, des vieux meubles et les brûlent au milieu des routes. Tous les matins, vers 6 ou 7 heures, les manifestants reprennent la rue dans les principales villes du Venezuela, bien décidés à faire renoncer le gouvernement révolutionnaire au pouvoir depuis quinze ans. Lorsque la police charge, à coup de gaz lacrymogène, de gaz vomitif et de plombs, ils répliquent en lançant pierres et cocktails Molotov. La violence est devenue routinière. Le bilan officiel de trois semaines d’affrontements avec les forces de l’ordre s’élève déjà à 14 morts et 140 blessés.

Alors qu'une grave pénurie touche le pays, qui a connu une inflation record de 56,2% en 2013, les jeunes qui n'ont rien vécu d'autre que le «socialisme du XXIe siècle» craignent pour leur futur. «L'économie est à terre et il est impossible d'investir tant la menace des expropriations est forte», se plaint Joao Ferreira, qui suit des cours de droit à l'université de Caracas. Depuis quelques jours, profitant des troubles politiques et des manifestations qui occupent la police, les pillages se multiplient.

Autre héritage malheureux de la présidence Chávez, son successeur, Nicolás Maduro, doit affronter une insécurité croissante. Avec 24 000 homicides en 2013 selon l'Observatoire vénézuélien de la violence, le pays est parmi les plus violents au monde. Sur certaines pancartes tendues par les étudiants, il est inscrit : «Je préfère mourir dans la rue pour mon pays que