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En Ukraine, ça sent le roussi pour la Russie

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Après la fuite de son protégé Ianoukovitch et la victoire de l’opposition, Moscou n’a plus la mainmise sur le pays.
publié le 25 février 2014 à 21h36

La stupeur et le choc passés, la Russie de Vladimir Poutine commence à réaliser qu'elle a perdu l'Ukraine. Ce que, bien sûr, elle n'accepte pas. Lundi, le Premier ministre, Dmitri Medvedev, est monté au créneau pour dénoncer le nouveau pouvoir à Kiev. Sur un ton qui rappelle celui qu'il avait utilisé en août 2008, lors de l'intervention en Géorgie pour le contrôle de l'Ossétie du Sud, il a souligné : «C'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte.» Hier, son ministre des Affaires étrangères, l'habile Sergueï Lavrov, est revenu à la charge pour annoncer que Moscou ne reconnaîtra pas les résultats de la présidentielle anticipée du 25 mai. Son explication sera jugée fallacieuse par plus d'un analyste. La tenue de cette élection, a souligné le chef de la diplomatie russe, est «un renoncement à l'accord» de sortie de crise conclu vendredi entre l'ancien président en fuite, Viktor Ianoukovitch, et les dirigeants de l'opposition sous l'égide des ministres de trois pays européens (Allemagne, France, Pologne), en présence d'un représentant russe. Cet accord, qui prévoyait une élection en fin d'année après une réforme constitutionnelle à l'automne, n'avait pas tenu vingt-quatre heures.

Caduque. A l'opposant Vitali Klitschko qui lui demandait si elle voulait de cet accord, la foule rassemblée sur Maidan, la place centrale de Kiev, avait crié «Non» ! Car le matin même, des di