Les scandales alimentaires qui se sont succédé au sein de l'Union européenne (UE) ces dernières années (crise liée à la bactérie E.coli en 2011, scandale de la viande de cheval en 2013) ont mis en avant la préoccupation des consommateurs pour la qualité des produits qu'ils consomment et ont suscité de nombreux débats. Si les soucis, écologiques et sanitaires sont devenus primordiaux dans l'opinion, il n'en est pas toujours de même s'agissant des questions sociales que recouvre une partie des productions agricoles.
A l’approche du printemps, comme chaque année, les étals européens se garnissent de fraises en provenance d’Espagne, et particulièrement de la province de Huelva. Dans les communes littorales de cette province, les fraises sont qualifiées «d’or rouge» tant leur culture fut et demeure un vecteur important du développement. Le boom économique qu’a connu l’Espagne dans les années 90 et au début des années 2000 a entraîné le départ des travailleurs nationaux vers d’autres secteurs d’activité. C’est le recours à une main-d’œuvre étrangère en provenance notamment du Maroc, de Roumanie ou de Bulgarie qui a permis le maintien de cette agro-industrie et la hausse de sa rentabilité.
Une part importante de ces migrants venait dans le cadre d’accords mis en place entre l’Espagne et des pays tiers dès la fin des années 90. Ces «contrats en origine» -développés avec l’appui de l’UE -, permettaient d’encadrer les migrations et de s’assurer que les travailleurs agricoles ét