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TRIBUNE

Kiev, l’honneur sauvé de l’Europe

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
par Georges Mink, Directeur de recherche émérite au CNRS, professeur au collège d'Europe
publié le 25 février 2014 à 17h06

Un des bénéficiaires collatéraux de la victoire des opposants de Maidan, c’est l’Europe. Même si l’accord d’association s’est éloigné des préoccupations des Ukrainiens, le désir d’Europe n’aura pas disparu. Or, l’Ukraine nouvelle doit prendre conscience que la réforme du système économique et politique est la condition de l’approfondissement des liens avec l’Union européenne (UE). Pour l’assister dans ces réformes, il y aura les instruments du Partenariat oriental réformé et les nouvelles dispositions d’aide au redressement économique. La haute représentante doit mandater un représentant permanent de l’UE pour le monitoring de ces préparatifs. Le désir d’Europe restera ainsi intact.

Mais il y a un autre aspect positif pour nous, Européens. Il découle de ce test extraordinaire qu’est le défi ukrainien pour notre politique étrangère commune. Car la révolution ukrainienne - outre ce qu’elle nous enseigne sur les capacités d’auto-organisation d’une société civile, sur la force d’attraction du modèle démocratique, sur la persistance du besoin d’intégrité nationale dans un contexte de globalisation, ou sur l’état général des forces géopolitiques (en ayant mis à nu le jeu pervers de Poutine) - nous a montré l’utilité de l’UE et sa grandeur. La veille des élections au Parlement européen, on ne pouvait rêver d’un meilleur remède au poison de l’euroscepticisme dans un domaine où nos institutions étaient les plus exposées à la critique. L’image de l’UE impuissante à unifier les intérêts