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Libération
Décryptage

«Les manifestants vénézuéliens n’ont plus rien à perdre»

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Une nouvelle manifestation est prévue ce mardi à Caracas, alors que les affrontements entre l'opposition et les forces gouvernementales ont déjà fait 14 morts et 140 blessés.
Lors d'une manifestation anti-Maduro le 19 février à Caracas. (Photo Carlos Garcia Rawlins. Reuters)
publié le 25 février 2014 à 17h32

Barricades, cocktails molotov, grenades lacrymos… La société vénézuélienne se fracture. En deux semaines, la répression des manifestations contre le président socialiste Nicolás Maduro a fait quatorze morts, dont au moins huit par balles, et environ 140 blessés. Samedi, des centaines de milliers d’opposants et de partisans du pouvoir se sont mobilisés, cette fois dans le calme, lors de Marches pour la paix dans plusieurs villes. Une nouvelle manifestation doit avoir lieu ce mardi à Caracas à l’appel des étudiants, alors que le gouvernement tente la carte du dialogue.

Pourquoi cet embrasement ?

Le 7 janvier, la mort de Mónica Spear, modèle et actrice vénézuélienne de 29 ans, et de son compagnon, un homme d'affaires britannique, devant leur fille de 5 ans, dans une embuscade sur une autoroute, déclenche une mobilisation dans tout le pays contre l'insécurité (24 000 morts violentes l'an passé). Les démonstrations de soutien se multiplient, et le leader de l'opposition, Henrique Capriles, dénonce une «situation d'urgence» dans le pays. Quelques semaines après, la tentative de viol d'une étudiante sur le campus de San Cristobal, dans l'ouest du pays, le 4 février, est le point de départ d'un mouvement étudiant mobilisé contre l'insécurité, mais aussi contre la pénurie des certains produits de la vie courante, et l'augmentation du coût de la vie (56% d'inflation en un an).

Nicolá