A Simféropol, chef-lieu de la Crimée, des milliers de pro et d’anti-russes ont manifesté face à face ce mercredi devant le siège du parlement, échangeant des insultes et agitant des drapeaux russes d’un côté et ukrainien de l’autre. Les habitants pro-russes réclament la tenue d’un référendum sur le statut de la région.
Car si le départ de Viktor Ianoukovitch a ravi le Maïdan et une grande partie de l'Ouest ukrainien, l'Est du pays, russophone en partie, n'a pas accueilli la nouvelle avec autant de ferveur. En Crimée, cette péninsule stratégique au sud-est du pays qui vit à l'heure russe, des milliers de manifestants dénonçaient encore dimanche «les fascistes au pouvoir à Kiev».
A Sébastopol, ville portuaire de la mer Noire qui abrite une partie de la flotte russe, Alekseï Tchaly, un entrepreneur ukrainien, qui détient aussi la nationalité russe, s'est posé en défenseur de la ville face aux protestataires de Kiev : «Je défendrai notre ville et ne permettrai à personne, et surtout pas aux nationalistes, de nous dicter des conditions», avait-il déclaré dimanche. Depuis, deux blindés stationnent en ville, officiellement pour faire face à d'éventuelles «attaques terroristes».
C’est dans cette région pro-russe, où plus de 60% de la population est russophone et une grande partie ethniquement russe, que pourrait se cacher le président Viktor Ianoukovitch depuis qu’il a été destitué par le Parlement le 22 février. Des milices d’autodéfense ont déjà vu le jour