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Libération
Récit

Affaires : Erdogan en a plein l’audio

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Un enregistrement, non certifié pour l’instant, de conversations téléphoniques entre le Premier ministre et son fils les met directement en cause concernant des cas de corruption.
publié le 27 février 2014 à 20h26

La boutade fait fureur sur les réseaux sociaux, enflammés par les nouvelles révélations sur la corruption de Recep Tayyip Erdogan, comme dans les manifestations de rues. Le Premier ministre - Basbakan en turc - est désormais surnommé Bascalan, le «premier des voleurs». La diffusion sur YouTube, lundi soir puis mercredi soir, d'enregistrements sonores présentés comme des conversations téléphoniques entre le leader de l'AKP (le Parti de la justice et du développement, issu du mouvement islamiste), au pouvoir depuis 2002, et son fils cadet, Bilal, relance le scandale politico-financier qui secoue le pouvoir turc depuis deux mois. Pour la première fois, l'homme fort du pays est directement mis en cause.

Dans la transcription de la bande mise en ligne mercredi, le Premier ministre - ou présumé tel - demande à son rejeton de refuser une somme de 10 millions de dollars (7,3 millions d'euros) proposée par un homme d'affaires, la jugeant insuffisante. «Les autres versent, pourquoi ne peut-il pas verser ? N'accepte pas ; tu verras, il finira bien par nous donner ce qui a été promis», affirme une voix qui serait celle d'Erdogan.

Les enregistrements rendus publics deux jours plus tôt sont encore plus accablants : ils seraient tirés de cinq conversations téléphoniques entre le leader de l'AKP et son fils cadet, qui se seraient déroulées les 17 et 18 décembre, juste après le grand coup de filet lancé par le parquet d'Istanbul qui a mené à l'arrestation de trois fi