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analyse

Moscou pousse la Crimée contre Kiev

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Les mouvements de troupes russes à proximité de la frontière ukrainienne montrent que le Kremlin veut dramatiser la situation. En s’appuyant sur la péninsule rebelle au nouveau pouvoir.
Une DJ au milieu des manifestants pro-Russie à Simferopol, en Crimée, jeudi. (Photo Baz Ratner. Reuters)
publié le 27 février 2014 à 21h36

«Je m'adresse aux dirigeants militaires de la flotte de la mer Noire : tous les militaires doivent rester sur le territoire prévu par les accords. Tout mouvement de troupe armée sera considéré comme une agression militaire», a déclaré jeudi matin le président ukrainien par intérim, Olexandr Tourtchinov. Le ministère des Affaires étrangères russes s'est défendu d'avoir enfreint lesdits accords, en assurant que «le déplacement de certains blindés de la flotte de la mer Noire» était routinier, et n'avait rien d'extraordinaire. Même rengaine pour l'inspection surprise, annoncée mercredi, des troupes militaires de l'ouest et du centre de la Russie, à proximité de la frontière ukrainienne pour vérifier leur aptitude au combat.

Depuis des jours, la Crimée est le théâtre d'une contestation anti-Maidan. Un groupe lourdement armé s'est emparé du Parlement local, dans la nuit de mercredi à jeudi (lire ci-contre), pour y hisser un drapeau russe. Au même moment, le président en fuite, Viktor Ianoukovitch, dont toute trace avait été perdue depuis samedi, s'est adressé au peuple ukrainien via les agences de presse russes, en réaffirmant son statut de «chef légitime de l'Etat ukrainien» et en dénonçant l'illégitimité du pouvoir installé à Kiev. «Il devient évident que le peuple dans le Sud-Est et en Crimée n'accepte pas le vide du pouvoir et l'arbitraire qui règne dans le pays, quand les ministres sont désignés par la foule sur la place publiq