«J'attends depuis vingt-deux ans que ce drapeau flotte au-dessus de la ville !» Les yeux rougis de larmes, Svetlana, 33 ans, contemple avec émotion le drapeau russe hissé sur le bâtiment du Parlement de la République autonome de Crimée, dans le centre de la capitale régionale, Simferopol. «J'ai grandi dans une Crimée ukrainienne, mais je ne me suis jamais senti liée à ce pays. Ma capitale, c'est Moscou», déclare-t-elle, les joues peintes de bandes bleu, blanc, rouge, les couleurs de la Fédération de Russie.
Comme des centaines d'autres manifestants prorusses, Svetlana porte un petit ruban orange et noir, le ruban de Saint-Georges, symbole de «l'honneur de la Garde», une référence aux faits d'armes de l'histoire russe. «C'est le symbole de la résistance russe. Il était temps que l'on se lève pour nos droits», assure Dimitri, son compagnon. L'objectif est clair : «Obtenir le rattachement à la Russie.»
Paramilitaire. Hier après-midi, malgré une fine pluie verglaçante, ils étaient près de 500 à attendre qu'une nouvelle filtre du Parlement, derrière un cordon de policiers et des barricades érigées la veille au soir. Depuis le matin, le bâtiment est sous le contrôle d'un groupe de quelques dizaines de personnes, équipées d'armes automatiques. Ce sont eux qui ont hissé le drapeau russe. Dans le même temps, un autre groupe a pris possession du cabinet des ministres. Le quartier a été bouclé par la polic