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La Crimée, zone stratégique pour la flotte russe

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Moscou tient à sa base ukrainienne, ouverture sur la Méditerranée et l’océan Indien.
Ide
publié le 28 février 2014 à 21h06

Lancée à la reconquête de son lustre perdu, la Russie est déterminée à garder la Crimée dans son orbite, une péninsule à majorité russophone qui revêt une importance vitale à ses yeux. Elle y abrite en effet le quartier général de la flotte russe de la mer Noire, installé à Sébastopol - une ville créée par l'impératrice Catherine II à la fin du XVIIIe siècle.

Au-delà de cette dimension historique, liée au souvenir de la «grande Russie», cette base en eaux profondes garantit à la marine russe un accès rapide aux «mers chaudes» : en premier lieu à la Méditerranée (via les détroits du Bosphore et des Dardanelles), mais aussi à l’océan Indien (via le canal de Suez). Les navires qui croisent au large de la Syrie, où la Russie dispose d’une base à Tartous, viennent de Sébastopol. Cette présence permet également à Moscou de préserver son hégémonie en mer Noire. En 2008, quand Moscou était intervenu militairement contre Tbilissi, des navires russes avaient organisé un blocus du littoral de la Géorgie.

Tergiversations. Mais la Russie a un problème majeur en Crimée. En 1954, l'ancien dirigeant de l'Union soviétique Nikita Krouchtchev a pris une décision lourde de conséquences : le rattachement administratif de ce territoire à la république d'Ukraine. Or, en 1991, à la faveur de l'effondrement de l'URSS, celle-ci est devenue indépendante de Moscou. Depuis cette date, la Russie n'a eu de cesse de protéger ses intérêts stratégiques sur les b