En foot, on dit qu’on ne change ni une équipe qui gagne ni une stratégie qui paye. En géopolitique, version russe tout du moins, c’est à peu près la même chose. Ainsi le surgissement de tendances centrifuges en Crimée au beau milieu de la crise ukrainienne ne fait que rappeler des événements passés dans d’autres républiques anciennement soviétiques tentées, comme Kiev, de suivre leur voie sans tenir compte de Moscou. Vladimir Poutine, comme Boris Eltsine avant lui, et même quelque années plus tôt le dernier numéro 1 Mikhaïl Gorbatchev, se sont complu à attiser les tensions séparatistes dans ces ex-Etats satellites.
Résultat : la Géorgie, la Moldavie et l’Azerbaïdjan sont privés du contrôle d’une partie de leur territoire depuis le début des années 90. La Géorgie a vu lui échapper l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, peuplées d’ethnies différentes ; la Moldavie a laissé filer la Transnistrie, fief de la minorité russe, et l’Azerbaïdjan a perdu le Karabakh, une enclave peuplée d’Arméniens conquise par l’Arménie. Chacune de ces crises a fait des centaines, voire des milliers de morts, créant un fossé difficile à combler entre ces régions et leur nation de tutelle.
Sous-main. Le scénario de ces conflits a peu varié. Chacune de ces régions a commencé par proclamer son autonomie, puis son indépendance. Le ton est monté entre les régions et les capitales, à l'époque nouvellement indépendantes et souvent gagnées par des tendances nationalistes. Moscou