«Nous assistons aujourd'hui à une invasion armée russe. […]. L'espace aérien [en Crimée] est fermé en raison du grand nombre d'atterrissages d'avions et d'hélicoptères russes.» Dans la soirée de vendredi, au terme d'une journée très tendue, le président ukrainien, Olexandre Tourtchinov, accuse Moscou d'une «agression non dissimulée» et dénonce l'envoi de 2 000 soldats russes aéroportés. Un scénario qu'il juge analogue à celui qui avait conduit à l'invasion de la Géorgie en 2008. «La Russie a envoyé des troupes en Crimée et s'est non seulement emparée du Parlement et du gouvernement de Crimée mais cherche aussi à prendre le contrôle des moyens de communications, a ajouté le président Tourtchinov. […] Elle doit arrêter immédiatement cette provocation et rappeler ses militaires [débarqués] en Crimée.»
Dans la soirée, une colonne de vingt véhicules - blindés légers, camions de transport de troupes, jeeps, pick-up avec mitrailleuses - entre dans Simferopol, la capitale de Crimée. Un convoi clairement identifiable, arborant des plaques et des peintures aux couleurs de la Russie. Les soldats portent des uniformes avec l’insigne bleu-blanc-rouge. Sur la route entre Sébastopol et Simferopol, la colonne a été immobilisée quelque temps par la panne de moteur d’un des véhicules et a croisé des policiers de la route ukrainiens étonnés et résignés.
ébullition. Quelques heures plus tôt, vendredi après-midi, des hommes