Qu’est-ce qu’ont en commun un entrepreneur milliardaire, un vice-ministre de la Sécurité publique, le directeur du grand conglomérat regroupant les entreprises d’Etat chinoises, une bande de tueurs à gages, une bonne dizaine de très hauts fonctionnaires corrompus et des trafiquants d’armes ? Tous faisaient partie d’un réseau de connivence, de corruption et de malversations lié à l’ex-haut dirigeant chinois Zhou Yongkang, l’homme le plus craint de Chine. C’est en tout cas ce que suggèrent - sans encore l’affirmer - toute une série de mystérieuses disparitions, d’inculpations, d’arrestations et d’annonces distillées ces derniers mois par les médias officiels. Au sein du Parti, les comptes politiques se règlent à coups d’accusations de corruption.
Les grands déballages ne cessent donc pas autour de la violente lutte de pouvoir qui oppose depuis plus d'un an et demi le président Xi Jinping au clan de Zhou Yongkang. Agé de 71 ans, Zhou Yongkang a fait partie, de 2007 à 2012, des neuf hommes les plus puissants du pays au sein du Comité permanent du Politburo, où il était chargé de la sécurité intérieure et de la répression des dissidents. Xi Jinping reproche à cet ancien chef du KGB chinois d'avoir soutenu un autre haut dirigeant déchu, le flamboyant Bo Xilai, qui ambitionnait de devenir le numéro 1 du pays, avant d'être condamné l'an dernier à la prison à perpétuité pour «détournement de fonds» et «abus de pouvoir». Zhou Yongkang est aujourd'hui en «détention molle» (résidence sur