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Libération
Reportage

A Kiev, l’angoisse de la «guerre»

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Inquiétude dans la capitale ukranienne, après la décision de Moscou d'autoriser le recours à l'armée russe.
publié le 1er mars 2014 à 20h15
(mis à jour le 1er mars 2014 à 21h10)

C'est dans un silence tendu que les clients d'un café de Kiev ont écouté la nouvelle : le Conseil de la Fédération russe (chambre haute) a approuvé à l'unanimité «le recours sur le territoire de l'Ukraine aux forces armées russes, jusqu'à la normalisation de la situation politique dans ce pays», demandé par le président Vladimir Poutine, «en raison (…) de la menace pesant sur la vie des citoyens russes, de nos compatriotes, des forces armées russes déployées en Ukraine». La Russie pourrait désormais utiliser les forces de la Flotte russe de la mer Noire, basées en Crimée, ou envoyer des troupes supplémentaires. La situation est tendue en Crimée depuis plusieurs jours, des hommes en armes, sans insignes sont présents dans les rues de Simferopol, et contrôlent le Parlement. Vendredi, l'Ukraine a qualifié d'«invasion armée» l'atterrissage de 2000 soldats russes dans la péninsule.

«Mais on ne voulait pas y croire, on ne pouvait pas imaginer que Poutine franchirait le pas», confie Marina, d'origine russe, estomaquée, qui a appris la nouvelle sur la place de l'Indépendance. Sur les réseaux sociaux, le mot «guerre» est omniprésent. Les sarcasmes aussi : «C'est une grande idée : faire entrer des forces armées russes dans un Etat voisin pour défendre les citoyens russes de la menace que font peser des forces armées russes, entrées plus tôt», écrit un journaliste sur sa page Facebook. De la scène sur la place, l'un des coordinateurs