«Si le président Poutine veut être le président qui a commencé une guerre entre deux pays voisins et amis, il est tout près d'atteindre son objectif. Nous sommes au bord du désastre», a déclaré hier Arseniy Iatseniouk, le Premier ministre par intérim d'Ukraine. Depuis que la Russie s'est arrogée le droit, samedi, d'intervenir militairement en Ukraine, le sentiment d'angoisse s'approfondit. Appelant les choses par leur nom, Arseniy Iatseniouk a précisé : «C'est l'alerte rouge. Ce n'est pas une menace, c'est en fait une déclaration de guerre à mon pays.»
Le ton est alarmiste, mais les autorités ukrainiennes ont choisi, pour l'heure, la voie de la résistance immobile. Ne donner aucun prétexte aux Russes pour mettre à exécution leur plan d'invasion ou, pire, pour déclencher des combats. «Les forces armées ukrainiennes ont reçu l'ordre de ne pas bouger et de prendre le maximum de précautions pour ne pas donner à la Russie la possibilité de faire escalader la situation», a précisé un porte-parole de la Rada, le Parlement ukrainien, à l'issue d'une session extraordinaire, tenue derrière des portes closes. L'armée est en état d'alerte, partiellement mobilisée.
Retard technique. «Pour l'instant, il s'agit surtout des unités nécessaires pour des opérations rapides, les parachutistes, les tireurs», explique un lieutenant-colonel sous couvert d'anonymat. Décidé à se battre jusqu'au bout, il n'est pas optimiste. Dans