«Ils semblaient bien entraînés. Avec leurs longs couteaux, ils frappaient la tête ou le cou de leurs victimes. Certains d'entre eux avaient le visage dissimulé», a raconté aux médias locaux un survivant de la singulière attaque de la gare de Kunming, samedi soir. Un commando d'une dizaine de personnes masquées a tué à l'arme blanche au moins 29 personnes. Quelque 130 autres voyageurs ont été poignardés dans cet attentat, que les autorités chinoises ont qualifié de «terroriste» tout en l'attribuant à des «séparatistes du Xinjiang». Il s'agit vraisemblablement de Ouïghours, l'ethnie turcophone et musulmane majoritaire dans cette vaste région riche en pétrole et grande comme trois fois la France, frontalière du Pakistan. Cinq des assaillants auraient réussi à s'enfuir, mais quatre ont été abattus par la police - trois hommes et une femme, selon des témoins. Une autre membre du commando aurait été arrêtée.
Les photos de témoins de ce massacre postées sur le Web montrent des zones de la gare jonchées de cadavres, ainsi qu'un des tee-shirts noirs portés par les assaillants. Il y est inscrit en gros «Türkiye» («Turquie»), accompagné du sigle caractéristique (l'étoile et le croissant) du drapeau national turc. Cet élément semble désigner la frange panturquiste du mouvement indépendantiste ouïghour, qui comporte une aile islamiste. Le Xinjiang, ex-Turkestan chinois, fait historiquement partie de la civilisation turcophone qui relie, sur plus de 5 00