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Libération

Les torts de Poutine et ceux des Occidentaux

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publié le 4 mars 2014 à 17h06

Les torts présents sont du côté russe mais les Occidentaux n’en ont pas moins de nombreux reproches à se faire. Côté russe, rien ne peut justifier que Vladimir Poutine ait tordu le bras au président ukrainien aujourd’hui déchu, Viktor Ianoukovitch, pour l’empêcher de signer l’accord d’association économique avec l’Union.

C’est le président russe qui a ainsi suscité l’insurrection de Kiev et éveillé un sentiment antirusse qui, jusque-là, n’existait pas en Ukraine. Non content de s’être immiscé dans les affaires intérieures d’un pays indépendant, Poutine a ainsi joué contre les intérêts de son propre pays et, réalisant sa bévue, comprenant l’ampleur de l’erreur historique qu’il avait commise, il n’a rien su faire d’autre qu’en revenir à la politique de la canonnière.

L’annexion de la Crimée est une violation patente du droit international. Par ce fait accompli qu’il n’a pas même la carrure d’assumer, Poutine a mis le monde au bord d’une crise aussi grave que l’avaient été l’invasion de l’Afghanistan sous Brejnev ou l’affaire des missiles soviétiques à Cuba. Les faits sont là. Ils ne sont pas discutables mais cela n’efface pas les responsabilités plus lointaines mais profondes des Etats-Unis et de l’Europe.

La première aura été d’avoir trahi les engagements qu’ils avaient pris lors de l’éclatement du bloc soviétique. Face à Mikhaïl Gorbatchev qui ne voulait pas utiliser la force contre les nations d’Europe centrale qui s’affranchissaient à la fois du communisme et de la Russie, le