Début février, l’acteur Philip Seymour Hoffman décédait à New York, seringue dans le bras, des suites d’une apparente overdose d’héroïne. Depuis, les articles sur les ravages de cette drogue à New York et aux Etats-Unis se multiplient, remettant l’addiction sur le devant de la scène. Si le problème n’est pas nouveau, les chiffres indiquent qu’il empire. Entre 2010 et 2012, le nombre d’overdoses d’héroïne a augmenté de 71% dans le pays et de 84% à New York, avec 352 cas en un an. Des Etats plus ruraux, comme le Maine ou le Vermont, parlent d’un fléau, récent et encore difficilement explicable.
Ces chiffres sont d’abord logiquement liés à l’augmentation de la consommation d’héroïne aux Etats-Unis. Entre 2007 et 2012, le nombre d’Américains disant en avoir pris a quasiment doublé. Il s’agit ensuite de la qualité de la drogue, de plus en plus coupée. De nombreux reportages ont révélé comment la «Black Tar», une héroïne très bon marché en provenance du Mexique, faisait son chemin dans les zones rurales, tant dans les milieux populaires que les classes moyennes. Aux Etats-Unis, l’addiction à l’héroïne est aussi étroitement liée aux dépendances à certains médicaments antidouleur, des analgésiques opioïdes tels que l’oxycodone ou le Vicodin. Ils sont bien plus prescrits ici qu’en Europe, notamment en cas de douleurs chroniques. Sauf qu’ils sont eux-mêmes devenus des objets d’abus et d’addictions, disponibles sur le marché noir, et ils peuvent servir de porte d’entrée à la consommatio