«Je ne serais pas surprise si Gamal Moubarak était candidat à la présidentielle !» Gigi Ibrahim ne plaisante qu'à moitié. Pour l'instant, le fils de l'ex-dictateur est incarcéré. Mais pour cette icône de la révolution de 2011, les feloul, ces «résidus» du régime Moubarak, sont de retour. «Presque tous sont sortis de prison, ils financent les nouvelles chaînes de télévision et les hommes d'affaires négocient avec les autorités», énumère-t-elle.
Le 25 janvier, trois ans après la chute de Moubarak, les militants de la première heure du mouvement du 6 avril ont été brutalement réprimés dans le centre du Caire, tandis que les partisans du maréchal Abdel Fatah al-Sissi investissaient la place Tahrir. Parmi ces derniers, des nostalgiques de l'ère Moubarak. «Les membres de l'ancien régime ont toujours été là, précise Yasmine Farouk, chercheuse en sciences politiques à l'université du Caire. Mais on peut parler d'un retour, car ils font de nouveau partie de l'élite gouvernante. Ces dernières années, ils ont fait de la résistance en refusant de travailler au sein des institutions étatiques ou en retirant leurs investissements. Ils sont désormais pro-actifs.»
«Patriote». Magdy el-Dakak, par exemple, a des projets. A 59 ans, il espère lancer un magazine. Avant «les événements» de janvier 2011, ce journaliste était porte-parole du Parti national démocrate (PND) d'Hosni Moubarak. Du jour au lendemain