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Analyse

Des trous dans l'alliance des monarchies du Golfe

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L'Arabie saoudite, le Bahrein et les Emirats ont retiré leurs ambassadeurs au Qatar, accusé de se mêler des affaires de ses voisins. Une crise diplomatique sans précédent.
L'émir du Qatar lors du 34e sommet du Conseil de coopération du Golfe, à Koweït City, en décembre 2013. (Photo YASSER AL-ZAYYAT. AFP)
publié le 6 mars 2014 à 12h45

C’est une guerre diplomatique absolument sans précédent et, partiellement, au grand jour que se livrent depuis mercredi quatre des six monarchies arabes pétrolières du Golfe : l’Arabie Saoudite, Bahrein et les Emirats arabes unis d’un côté, le Qatar de l’autre. Jusqu’à présent, ces quatre pays étaient partenaires économiques et alliés militaires au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG), une organisation à vocation essentiellement sécuritaire créée en 1981 – qui compte aussi le Koweït et le sultanat d’Oman.

Mercredi, cette union, il est vrai de façade, a volé en éclats avec la décision de Riyad, Manama et Abou Dhabi de retirer leurs ambassadeurs au Qatar au motif que Doha multiplierait les ingérences dans les affaires de ses voisins, voire y conduirait une politique déstabilisatrice. Le régime qatari, qui, depuis une vingtaine d'années, fait figure d'enfant terrible dans la région en prenant des positions radicalement différentes, voire hostiles, à celle du puissant royaume saoudien, a aussitôt déclaré «regretter» cette décision et affirmé qu'il n'allait pas, lui, retirer ses ambassadeurs dans ces trois pays.

L'Egypte, pomme de discorde

Ce n’est pas la première fois que des tensions apparaissent au sein du CCG. Avec, d’un côté, l’Arabie saoudite et les pays qui lui sont proches ou très proches, les Emirats arabes unis et le Bahrein. Et de l’autre, le Qatar, dont la diplomatie souvent agressive et sa politique ouvertement favorable aux Frères musulmans dans la région n’est pas du goût de R