Jusqu’à présent, l’Arabie Saoudite et ses alliés se contentaient de faire les gros yeux au Qatar quand ils estimaient que le petit émirat, sacré enfant terrible du golfe Persique, dépassait les bornes. Cette fois, c’est un grand coup de colère que la monarchie saoudienne, les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont poussé à l’encontre de Doha. Non seulement Riyad, Abou Dhabi et Manama ont accusé publiquement le Qatar d’ingérences dans leurs affaires, mais mercredi ils ont rappelé avec fracas leurs ambassadeurs. Ce faisant, ils ont ouvert la plus grande crise qu’a jamais connue le Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’organisation essentiellement sécuritaire qui les réunit, depuis sa création en 1981, pour faire face à l’avènement de la République islamique d’Iran et aux appétits expansionnistes de l’Irak de Saddam Hussein.
Paralysie. Club très fermé de six monarchies «sœurs» réunies par leurs intérêts pétroliers et leurs craintes des périls extérieurs, le CCG n'a jamais réussi à transformer une alliance sécuritaire en un grand marché économique, ce qui était son ambition. A présent, la crise qui le menace risque de provoquer sa paralysie à un moment crucial : guerre en Syrie, crises graves en Egypte et en Libye, guérillas multiples au Yémen, désengagement des Etats-Unis de la région, montée de l'Iran vers la capacité nucléaire…
Pendant longtemps, le CCG était sous l’influence de Riyad et il revenait au Koweït de jouer un peu les trouble-f