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Interview

Au Maroc, «la société évolue sur la question du viol»

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Amnesty International lance pour la Journée du droit des femmes une campagne «Mon corps, mes droits». Etat des lieux au Maroc, où un sit-in est prévu ce vendredi.
publié le 7 mars 2014 à 12h28

A la veille de la Journée mondiale pour les droits des femmes, Amnesty international lance sa campagne «Mon corps, mes droits» pour inciter les Etats à prendre des mesures concrètes en la matière. Elle réclame l'abrogation des lois oppressives qui sévissent encore aujourd'hui dans de nombreux pays. Avortements interdits en cas de viol, adolescentes contraintes d'épouser leur violeur ou encore homosexualité illégale sont les injustices qu'Amnesty entend combattre à travers cette campagne.

Abdellaoui Salah, directeur exécutif d'Amnesty au Maroc, dresse le bilan de la situation dans son pays, alors qu'un sit-in est prévu en face du parlement à Rabat ce vendredi pour dénoncer les violences faites aux femmes. Le 10 mars 2012, le suicide de la jeune Amina Filali, contrainte d'épouser son violeur, avait profondément choqué au Maroc et au-delà. Selon la ministre de la Famille, Bassima Hakkaoui, 6 millions de femmes - sur une population totale de 34 millions d'habitants - sont victimes de violences, dont plus de la moitié dans le cadre conjugal.

Où en est la législation marocaine sur le viol ?

La loi est discriminatoire au niveau du code pénal. La définition du viol est ambiguë et ne tient pas compte des réglementations internationales. La loi ne reconnaît toujours pas le viol conjugal malgré les nombreuses luttes menées par Amnes