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Libération

Colombie : Uribe revient pour saboter la paix

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Elu sénateur, l’ex-président ultraconservateur tente d’entraver les pourparlers avec les guérilleros.
Bain de foule pour Alvaro Uribe, dimanche, place Bolivar, à Bogotá. (Photo Luis Acosta. AFP)
publié le 10 mars 2014 à 20h16
(mis à jour le 11 mars 2014 à 9h55)

Ses cheveux ont blanchi, son ton est encore plus paternel, mais son discours ultraconservateur ne s'est pas adouci d'un iota. L'ex-président à poigne Alvaro Uribe (2002-2010), largement élu sénateur lors des élections parlementaires de dimanche, a aussitôt démontré qu'il allait exploiter sa nouvelle tribune sans nuances. «J'ai voté contre le castro-chavisme sanguinaire […] que le gouvernement favorise», a-t-il proclamé sous les acclamations de ses partisans. Son mouvement, créé il y a quelques mois, a emporté près d'un cinquième des sièges au Sénat colombien.

«Trahi». La principale cible de ses attaques n'a rien d'un cryptocommuniste. L'actuel président de centre droit, Juan Manuel Santos, élu en 2010 avec son aval, a aux yeux d'Uribe«trahi» sa cause en entamant en 2012 des négociations de paix avec les «terroristes» des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Depuis, tandis que les discussions progressent à huis clos à La Havane, Uribe dénonce jour après jour les «coups de poignard dans le dos», la «faiblesse»et la «complaisance» supposées du pouvoir avec les guérilleros.

Ce discours lui a permis de conserver le soutien de plus de la moitié de l'opinion, pour qui le rejet de la guérilla vaut plus que les scandales lors de ses deux mandats - écoutes illégales, assassinats de civils et collusion avec des escadrons de la mort. Uribe comptera sur sa nouvelle troupe de 19 sénateu